Je défie qu'on le cite un français pouvant gagner au Tonkin, dans
l'industrie seulement, de quoi payer son passage pour revenir en
France.
L'amiral
Duperée avait lu dans l'avenir à livre ouvert. Nous sommes allés
au Tonkin c'est nous qui nous y battons et ce sont les anglais et les
allemands qui y commercent.
Les commerçants français qui pourront s'y établir seront simplement les
fournisseurs des troupes françaises. Ils leurs vendront de mauvaises
absinthes et de mauvais vins ; ils empoisonneront nos troupes.
La vérité est une déesse à qui l'absence totale de vêtements permet
de se faufiler partout.
Il
est si facile, quand on est fermement résolu à reprendre les
hostilités de susciter un incident quelconque, auquel on donne le
nom de guet-apens, en attendant que, plus tard, on se décide à le
qualifier de malentendu ?
Sans
compter qu'il n'est pas moins facile de rompre des négociations quand
on a le parti pris de n'y pas donner suite. 3 fois les États-Unis
avaient offert leur médiation entre nous et la Chine, et Ferry avait constamment repoussé ces propositions si acceptables pour sauvegarder notre dignité dont parlait si haut et qu'on s'était
fait comme un plaisir de compromettre.
Nos dépenses, c'est les contribuables qui les payent ; les bénéfices de
l'affaire indo-chinoise-tonkino-cambodgienne, c'est M.M Dietz-Morrnin
et autres Bozerian qui les palpent.
Un négociant voyageur nommé Dupuis, avait rapporté de ces contrées
des récits enthousiastes et d'autant plus difficiles à controler
qu'il avait été à peu près seul à explorer les pays montagneux
(…) de retour d'Orient il n'avait pas la moindre peine à nous
faire miroiter les pepites d'or que cette terre benie ne pouvait
manquer de receler.
D'ailleurs, si elle ne les recelait pas, il
suffisait que le public crut à ce recel pour que l'affaire devint
magnifique.
Les députes agioteurs et les ministres d'affaires.
Jusqu'alors
nous ne connaissions le Tonkin que par la mort qu'y avait rencontrée
l'officier Garnier dans un audacieux coup de main dont l'utilité
n'avait jamais été démontré (…) Le tonkin cadrait avec ces plans
devalisateurs pour plusieurs motifs auxquels la prosperite de la
France etait d'ailleurs complétement étrangère. Si tous les hommes
d'argent qui se déclaraient disposes à voter le s11 milions de
crédit avaient été mis en demeure d’énumérer les richesses encore
inexploitées de cette terre promise ils eussent été contraints de
déclarer qu'ils en ignoraient tout. Ce qu'ils recherchaient c’était
une étiquète susceptible de parler à l'imagination de l'actionnaire.
Le mot Tonkin leur avait plus par sa sonorité.